Uvulite vibratoire mimant un angiœdème : à propos de 5 cas - 04/04/15
Résumé |
Introduction |
Les cas d’uvulite isolée sont très rarement rapportés dans la littérature (quelques dizaines de cas). Nous décrivons 5 patients vus pour bilan d’angiœdème laryngé, chez qui il s’agissait en fait d’uvulite vibratoire, avec bilan allergique négatif.
Objectif |
Faire connaître cette entité et rechercher les facteurs favorisants ou les points communs entre ces cas.
Méthodes |
Cinq patients (24–71ans ; 4H, 1F) ont été colligés entre 2007 et 2015.
Résultats |
Chaque patient a présenté au moins 1 ou 2 épisodes sévères avant le diagnostic, toujours la nuit ; tous étaient des ronfleurs chroniques (dont 1 femme de 71ans avec un syndrome d’apnées du sommeil sévère), aucun n’était fumeur, un seul avait un IMC>30 ; tous ont présenté un œdème isolé du pharyngo-larynx (uvulite clinique confirmée dans 4 cas et confondue avec une épiglottite dans un cas) ; 4/5 ont dû être traités par adrénaline en salle d’urgences, mais avec amélioration lente (plusieursheures) ; les mêmes 4 patients avaient une luette anormalement longue en intercrise. Tous souffraient d’un reflux gastro-œsophagien (RGO) évident et confirmé, qui n’était pas traité lors de l’épisode d’uvulite. Aucun patient n’a récidivé après le diagnostic et la mise en route d’un traitement antireflux.
Discussion |
Les causes habituelles d’uvulite isolée sont les infections, l’angiœdème héréditaire ou non héréditaire (lié aux IEC-sartans), le cannabis, la sarcoïdose. Un seul cas identique aux nôtres a été publié (Nosbaum, Rev Fr Allergol 2011), et dans un autre cas l’uvulite est survenue lors d’une anesthésie générale avec ronflement majeur chez un patient porteur d’un SAS (Miller 2006). Chez nos 5 patients, le RGO semble intervenir comme facteur causal, tout comme le ronflement. Le traitement curatif est en principe l’uvulectomie, mais qui n’a été nécessaire chez aucun de nos patients sous traitement antireflux.
Conclusion |
L’uvulite isolée est rare mais peut occasionner des symptômes sévères et mimer un angiœdème ; dans les 5 cas décrits ici, l’association d’une ronchopathie et d’un RGO semble avoir joué un rôle favorisant, si pas causal.
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Vol 55 - N° 3
P. 274 - avril 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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